mercredi 24 février 2016

Eux

Auteur: Patrick Isabelle
Édition: Leméac
Pages: 107 p.

RÉSUMÉ
C'est l'histoire d'un enfant qui entre dans l'adolescence, main dans la main avec le Hasard. Celui qui est méchant, celui qui se cache derrière la sentence affirmée de la destinée. Ce hasard qui, associé à la peur, la honte et l'ignorance de l'Autre, crée un masque sur mesure à ce jeune qui finit par y croire plus qu'à elle-même.
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J'ai rencontré l'auteur au Salon du Livre de Montréal l'année dernière (2015), en novembre. Je n'avais jamais entendu parler de lui et il en est à son troisième roman pour la jeunesse. Camille, le plus récent, est assez court, et Eux l'est encore plus. Ça m'a tout de suite plu, puisque j'ai ce préjugé comme quoi les oeuvres courtes sont généralement poignantes et livrent un beau message. Dans le cas d'Isabelle, la phrase courte et punchée est son style de prédilection, en plus d'être ce qu'il recherche ailleurs, dans ses propres lectures. C'est-à-dire qu'il aime un roman qui retient l'attention dès les premières lignes. Selon ses propres mots, s'il n'est pas accroché après ce délais, il laisse tomber sa lecture. C'est une idéologie qui me fait encore réfléchir: je n'arrive pas à décider si j'y adhère ou pas. Cependant, elle m'a immédiatement fait comprendre dans quel genre de roman j'allais entrer... le genre qui te livre le punch dès le début, puis qui revient en arrière. Dans Eux, l'important n'est pas de savoir que le protagoniste tire sur un autre élève de son école secondaire, son intimideur, et qu'il aime ça, ni de savoir que la fin du roman est la même, un meurtre et une arrestation en plus. Non, l'important est de chercher à comprendre qu'est-ce ce qui sépare le statut de bourreau de celui de victime. La ligne peut être mince. Et comment l'intimidation transforme-t-elle la vie sociale et intérieure d'un intimidé? Pourquoi a-t-il été choisi, lui ? 

Eux va creuser efficacement jusqu'à la racine du comportement, d'un point de vue si intime, avec un style si simple, que l'histoire devient complexe, universelle. Pas compliquée, mais complexe. Exactement comme avec Harry Potter. La saga raconte les péripéties particulières d'un garçon unique en abordant des thématiques si universelles... que tout le monde peut se rattacher aux personnages. Isabelle offre le même rendu, et appelle l'universalité avec plus d'affirmation: Le lecteur n'apprend jamais le prénom du personnage principal. 

Eux, est maintenant un de mes incontournables, une oeuvre qui devrait être lue au moins une fois dans notre parcours scolaire, ou simplement une fois dans notre jeunesse. Je suis heureuse d'avoir un auteur québécois de plus dans ma bibliothèque.




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