samedi 30 avril 2016

J'ai écris un poème

30 avril 2016
Récemment, j'ai assisté à une vague d'amour de la poésie sur internet. Ou peut-être n'était-ce qu'une coïncidence. Or, je ne crois pas aux coïncidences. Mon idée préconçue sur la poésie à d'abord commencé à changer avec la rencontre de l'éditeur des Éditions du Noroît, une maison de poésie, à l'université, la session d'automne dernière. Une illumination, une ouverture d'esprit. Puis, il y a un mois, deux booktubeuses anglophones (Ariel Bissett et candysomething) ont partagé leur création sur vidéo, et un autre (Thenerdwriter) a analysé I carry your heart du poète américain E.E. Cummings. Ça été la poussée qui m'a motivée à explorer par moi-même l'univers gigantesque de la poésie. 

J'ai commencé à l'envers, bien que je ne crois à un départ du "bon côté". J'ai écrit mon premier poème avant de lire d'autres auteurs. J'ai voulu y inscrire des titres de romans, mon amour pour le bilinguisme officiel du Canada (la mise en pratique c'est autre chose), et plus précisément pour celui qui m'habite intimement, ainsi que mon amour pour les mots et le fait de parler, une abondance qui devient pour les autres parfois, souvent, trop. J'ai tenté de comparer ce débordement à la mer, aux comètes et à l'échoppe pleine à craquer d'un vendeur.
Pour revenir à mon bagage de Français et d'Anglais, j'ai écrit une première version du poème en anglais majoritairement, et comme chaque langue à ses particularités, ses beaux mots, ses manières de sonner, de se dire, j'en ai écrit une deuxième version uniquement en Français. Elle n'est pas une traduction littérale du premier, mais ne s'en détache pas pour autant. À mes yeux, chaque version complète et enrichit l'autre, à l'image de ma relation avec les deux langues que je pratique tous les jours.

Je n'ai pas la prétention de dire que mon poème est un chef d'oeuvre ou qu'il renouvelle le genre (c'est tout de même ma première tentative "sérieuse" d'écrire de la poésie dans l'histoire de ma vingtaine). Toutefois, il serait faux de dire que je n'en suis pas extrêmement fière. J'ai hâte de me perdre et de m'enfoncer un peu plus dans ce nouvel univers :)

Ps: Quelques vers du poème sont, comme vous le remarquerez, écrits en caractères inférieurs aux autres. Ce n'est pas voulu! Je n'arrive pas à le corriger...
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i am UN OCÉAN


I'm an ocean of words I can’t stop myself
I can’t control myself restrain myself
to a certain amount of words.
A dam against the waves,
breaking in slow motion.
Je déborde I’m a slow person.
and I need seasons and water
to describe all of the fish,
all of the bacterias hidden,
to unfold all of there surrounding,
to present it to you,
to be openned bluntly 
in front of you.
Comme l’expiration d’une mer négligée le matin,
gorgée du précieux perdu et de l’honteux jeté,
I am the energy pushing the heterogeneous.
A perpetual motion,
a tireless fabricator.
As the shop d’un vendeur
accumulateur, collectionneur,
I am the attic of his artifacts.
Des mots from two worlds,
from two heads smashed in one,
from two rivers smashed in one
ocean.
Alors vous comprenez je ne peux pas
me limiter à un poème
si court 
si rapide à
lire, à saisir, non.
Moi j’ai besoin d’une infinité.

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Je suis un océan de mots je ne peux m’arrêter
Je ne peux me contrôler ni me restreindre
à un certain nombre de mots.
Un barrage contre le Pacifique
brisant au ralenti.
Je déborde je suis une, personne lente
et j’ai besoin des saisons et de l’eau
pour décrire tous les poissons,
toutes les bactéries cachées,
de déployer leurs environs,
de te les présenter,
de les faire s’ouvrir crument devant toi.
Comme l’expiration d’une mer négligée le matin,
gorgée du précieux perdu et de l’honteux jeté,
je suis l’énergie propulsant l’hétérogène :
une espèce locomotrice,
une espèce fabulatrice.
Comme la boutique d’un vendeur
accumulateur, collectionneur,
je suis le grenier de ses artéfacts.
Des mots de deux mondes
de deux têtes fracassées en une seule
de deux comètes fracassées en un seul
firmament.
Alors vous comprenez je ne peux pas
me limiter à un poème
si court
si rapide à
lire à saisir, non.
Moi j’ai besoin d’une infinité.












2 commentaires:

  1. bonjour Evelyne
    je suis passée!!! suite à la vidéo laissée sur YouTube , je voulais lire ce poème entendu en 2 langues , et à mon tour je l'ai lu avec les yeux et puis j'ai essayé à haute voix , je n'ose pas dire plus moi qui ne sait pas parler avec tous les mots ,moi pour qui poésie ne s'est pas apprise à l'école mais pendant un voyage en marchant avec et souvent derrière un montagnard qui m'emmenait voir le toit du monde il récitait du Mallarmé Beaudelaire ,Eluard j'en ai gardé quelques vers pas bien plus hélas ...
    continue Evelyne je veux lire pour tenter de sentir merci

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    1. Oh merci Elo^^ En tout cas, ta découverte de la poésie, avec le montagnard, on dirait que ça sort d'un roman! J'te souhaite un beau dimanche après-midi :)

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