mercredi 1 juillet 2015

The orphan train

Auteur: Christina Baker Kline
Édition: William Morrow / HarperCollinsPublishers, 2013
Pages: 273 p.

RÉSUMÉ
The orphan train raconte l'union de deux histoires parallèles: celle d'une jeune irlandaise qui immigre aux États-Unis en 1929 avec celle, en 2011, de Molly, une orpheline renfermée aux parents adoptifs changeant. Lorsque Molly rencontre la plus-toute-jeune Vivian, elle découvre son histoire, qui a peut-être plus de points communs avec la sienne qu'elle ne l'aurait cru au départ.
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Chaque histoire à droit à deux chapitres avant de passer à l'autre. Si cette organisation de la matière peut créer un effet de coupure, elle lie habilement  la fin d'un passage au début de l'autre, comme un écho, instaurant plutôt une continuité dans le temps et les choses. C'est grâce à cet écho entre les vies de Molly et de Vivian que nous lecteur, pouvons en comprendre les similitudes et les différences, un des buts que tente d'atteindre le roman, me semble-t-il.
Toutefois, ces changements de focus deviennent difficile à respecter, à supporter, lorsque l'intrigue se corse, en arrive à son apogée. Je n'ai eu envie que de sauter les pages de la vie de la jeune irlandaise, notamment, puisque tout se jouait dans celle de Molly et de Vivian. Je l'ai fait, et ce ne fut pas compliqué de retourner à la précédente par la suite. À ce moment-là, j'ai trouvé que la fin du roman manquait de cet écho entre les histoires. Celle de 1929 restait plutôt immobile, alors que l'autre bouillonnait. S'il y avait des punchs dans la première, ils étaient assez bien expliqués dans la seconde pour pouvoir sauter des chapitres. Léger manque d'équilibre au dernier souffle. Ah, et à la fin, tout se passe vite. Ça peut plaire ou déplaire, selon les goûts. Moi, j'avais seulement hâte, à ce point, de savoir la fin. Baker Kline sait manier son suspense, ça c'est sûr.

Les personnages, quant à eux, sont assez bien développés. J'en ai su assez sur les personnages secondaires pour les aimer ou pas, assez sur Molly pour en avoir un avis nuancé (plutôt négatif), et largement sur l'Irlandaise pour pouvoir être touchée. Ce qu'elle vit, à travers son voyage dans les Orphan Trains, à travers ses maisons d'accueil, est monstrueux, cru, difficile émotionnellement. Surtout pour une si jeune enfant. Elle n'a que neuf ans et voit, subit et entend tout. Elle est traitée comme une esclave dans chaque maisons d'accueil où elle finit par tomber, ne retrouve pas l'attitude affectueuse et responsable de parents, jusqu'à ce qu'il soit trop tard. C'est par cette vie, que des enfants ont réellement dû vivre aux États-Unis, que j'ai été le plus bouleversée et choquée. Assister à la maltraitance d'un enfant, c'est constater l’égoïsme d'un adulte, son je-m'en-foutisme et son mal-être profond. Malgré tout, j'ai apprécié cette histoire, puisque j'ai pu en savoir plus sur un pan de l'histoire américaine que je connaissais peu.
Je veux maintenant parler d'un personnage en particulier que je ne n'ai pas aimé, mais qui, en lisant certains avis, m'a permis de comprendre plus profondément la raison de mon dédain et, surtout, celui bien plus grand des autres. Il s'agit de la mère adoptive de Molly, une américaine stéréotypée. C'est une fervente chrétienne, haineuse, qui déteste les végétariens et qui ne comprend pas l'adolescente. Il n'y a aucun points positifs dans le portrait, que de la haine. Cela dit, paraît-il, selon les commentaires que j'ai lus sur Goodreads, que ce genre de personnage sans profondeur revient souvent dans la littérature américaine. Ce personnage serait donc trop facile à placer dans la position du vilain, et découvrir un personnage étiqueté "vilain" sur le front, de toute façon, ce n'est pas intéressant. Toutefois, durant ma lecture, ne sachant pas tout cela, je n'ai pas été irritée plus que prévu par ce personnage.

Somme toute, pour en savoir un peu plus sur les orphelins du Mid-West américain, ou pour commencer à lire en anglais, Orphan Train est un bon candidat, addictif par son intrigue, doux et cruel à la fois, plein d'espoir et écrit simplement. J'ai aimé la lecture, et elle ma atteinte avec tant de force que je n'aime pas en parler à voix haute... Imaginez quand j'ai dû en parler en vidéo...Ça parlait pas fort, j'te dis!












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